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jeudi 30 juin 2011

Eoliennes - suite et fin

19 juin, milieu de matinee: apres un bref sejour a Vulcano (encore), nous nous dirigeons vers Filicudi. C'est le calme plat, il fait une chaleur accablante. Aussi, tandis que Marc tente de localiser une fuite electrique qu'il a reperee (aie - la hantise des proprietaires de bateau en aluminium; il s'agira finalement, semble-t-il, d'une perte assez faible au niveau du branchement de l'antenne wifi), nous faisons trainer une amarre a l'arriere du bateau (presque a l'arret) et plongeons pour nous rafraichir. Nous arrivons a l'heure de la glace, devenue un rituel, dans la baie qui fait face au petit port de l'ile. La nuit n'y sera pas tres bonne, car une petite houle malfaisante fait rouler le bateau, ce qui incommode tout le monde. La journee du lendemain nous reconcilie avec l'endroit: nous montons courageusement le sentier qui mene au minuscule village perche dans la montagne (a l'abri des attaques de pirates, et des coleres de la mer - la sagesse des anciens, encore elle...) et echouons pour le dejeuner sur la terrasse de l'hotel Canna, charmant, d'ou la vue est a couper le souffle. Par ailleurs, nous y decouvrons une piscine, ce qui ne gache rien...

Filicudi

samedi 18 juin 2011

Iles Eoliennes, creatures volcaniques

VULCANO, d'abord: a l'ancre dans la baie tranquille de Porto di Ponente, nous sommes presque reveilles par l'exquise odeur de souffre qui nous chatouille les narines. Soyons clairs, cela sent l'oeuf pourri... Mais la presence du volcan tout proche et les petits geysers sous-marins qui font jaillir des bulles a la surface de l'eau autour du bateau offrent un spectacle etonnant! Nous sautons dans Bouee (c'est le nom donne a notre dinghy par les enfants) et partons en expedition sur la plage de sable noir (poussiere de lave...waouw). Elle est jonchee de meduses? Qu'a cela ne tienne: Luca et Vadim se lancent avec entrain dans une mission "kip-kap" avec des batons (le plus pointus possibles, bien entendu) glanes dans les environs - c'est beurk, mais qu'est-ce qu'on s'amuse! Depuis le village de Vulcano, au bord de l'eau, nous partons a pied jusqu'au sommet du volcan (environ 400m d'altitude). A noter: Luca, qui a marche tout le long sans protester, pendant que son petit frere se tenait tranquillement perche sur les epaules de Papa, est vote heros-du-jour...
A noter egalement: un gros coup de vent soudain pendant la nuit nous a valu de lever l'ancre et de quitter la baie, trop exposee, pour aller chercher refuge de l'autre cote de l'ile; premiere nuit de veille pour le capitaine, qui a dormi d'un oeil (donc pas du tout) sur le pont pour s'assurer que ni Panta Rhei, ni les bateaux voisins ne derivaient...


Vulcano


Fin de matinee, vendredi 10 juin: pendant la traversee vers SALINA, et tandis que les enfants dorment, madame prend la barre (il faut bien commencer), ce qui ne nous empeche pas d'arriver sains et saufs a destination, devant la ravissante marina de Santa Marina. Oui, devant - et pas dedans: je reprime la frustration de devoir "coucher sur le paillasson". Marc sourit de cette expression mais il est intraitable: c'est un peu moins confortable que de pouvoir acceder directement a terre sans passer par le dinghy, neanmoins au prix d'une nuit d'hotel nous ne pouvons pas nous permettre ce luxe. Le mouillage est sur, la vue est magnifique sur la partie de l'ile entre S. Marina et Lingua, et nous ne sommes qu'a dix minutes en "Bouee" du village (des le lendemain, d'ailleurs, six autres bateaux nous ont rejoints dans la baie, dans laquelle nous etions seuls). Et puis, je decide de jouer le tout pour le tout: avec une pointe de trac, mele d'excitation, je me faufile en fraude dans les douches (accessibles en principe aux seuls clients de la marina, cela va sans dire). C'est tellement agreable que je reitere l'operation avec les enfants. Aucune morale...
Le village est gentil (...), il s'y ecoule une vie paisible encore preservee de la furie estivale. Les magasins d'alimentation affichent "English spoken" et les ruelles sont pleines de boutiques de vetements et artisanat ethno-chic, mais il n'y a pas un touriste en vue.  Quelle joie que d'etre ici a cette saison! Boucher, poissonnier, legumier, barbier: on se croirait presque dans le merveilleux "il Postino", qui parait-il a ete tourne ici... 
Petit voyage en bus jusqu'a Lingua, ou nous nous promenons entre les citronniers (des citrons par centaines, je pense immediatement limoncello - c'est grave, docteur?) et nous echouons sur la belle plage de galets, a contempler l'horizon. Non, la vie n'est pas trop dure!
Le matin du dimanche 12 juin, Luca peut enfin sortir de la cachette dans laquelle il le tient soigneusement a l'abri des regards depuis le debut du voyage son cadeau pour la fete des peres...

Bonne fete Papa!
Le meme jour, nous effectuons une toute petite traversee jusque PANAREA pendant laquelle, infatigablement, nous "deroulons la peche". Toujours rien attrape. Si cette sardine qui nous sert d'hamecon ne se montre pas plus efficace dans les semaines qui viennent, elle sera remplacee par un calamar. C'est decide, a l'unanimite.

Arrives sur Panarea, nous mouillons l'ancre sur la cote est de la baie de punta Milazzese, a l'extremite sud de l'ile. Il y a la, comme en beaucoup d'endroits en Sicile, des vestiges de l'ere prehistorique: des traces d'un village de l'age du bronze (XVe au XII e siecles avant JC...) perche sur la pointe, d'ou on a l'impression d'avoir une vue sur l'infini - decidement nous n'avons rien invente, nos ancetres avaient incontestablement un sens inne du feng shui.... Nous partons a pied jusqu'au village de San Pietro, et cette promenade acheve de nous faire succomber au charme de l'endroit: la route, etroite et bordee de murets blancs, serpente dans la montagne entre les fleurs et les cactus geants. Des lezards, des petites voitures electriques; il y a ici quelque chose de l'Ile Fantastique...

Mardi 14, fin d'apres-midi, nous entamons la traversee (une quinzaine de milles, soit deux bonnes heures de navigation) vers le Stromboli, qui fume a l'horizon. L'approche au lever de la lune est sublime, nous faisons des ronds dans l'eau au pied de la face nord pendant que la nuit tombe, et savourons le spectacle: au sommet, le cratere crache du feu et la lave, en s'ecoulant, provoque des eboulis qui finissent dans la mer en fumant. Quelle majeste!












Panarea & Stromboli
  

Le lendemain, depart pour LIPARI, la plus grande des Eoliennes. Mouillage dans la marina de Pignataro, pour remplir les reservoirs, alimenter le frigo, faire la lessive et effectuer un grand nettoyage du bateau. Dans la ville de Lipari, nous nous promenons gaiement et passons un bout de journee dans le "Musee Archeologique Regional Eolien", a l'interieur des fortifications de l'ancien chateau, qui illustre les differentes cultures qui se sont succedees dans l'archipel: sur le site, fouilles archeologiques, musees de la prehistoire, d'archeologie marine, de vulcanologie, cathedrale (XII au XIXe), eglises (XVI-XVIIIe), cloitre du monastere normand (XIIe) - mais aussi des jardins et un theatre en plein air.

Abreuves d'Histoire, nous emmenons les enfants vers "la surprise" dont nous leur parlons depuis le matin: le "Circo Acquatico" est en ville, on ne pouvait pas manquer ca. Seulement, le spectacle n'avait d'aquatique a peu pres que le nom (quelques images filmees en annexe pour vous donner une idee de notre desarroi...); heureusement que, durant le dernier quart d'heure, ils ont fini par enlever la bache de la piscine et faire entrer en scene l'otarie, qui se jette a l'eau juste devant nous pour tater du ballon et nous eclabousser abondamment. Finalement, on est enchante.



Lipari

mardi 7 juin 2011

Heureux qui comme Ulysse!

Un peu, beaucoup de mythologie grecque...

Quittant Syracuse, nous avons longe la cote est de la Sicile jusqu'Acitrezza - ou Ulysse et ses compagnons furent accueillis froidement par le cyclope Polypheme, qui s'empressa d'en devorer six. Usant de son intelligence et son astuce naturelles (petit, mais vaillant, comme Kirikou), Ulysse aveugla le cyclope au moyen d'un grand pieu et s'enfuit avec ses camarades en s'accrochant sous le ventre des moutons du monstre lorsqu'ils sortirent pour aller paitre. Ils reussirent a regagner la mer. De rage, Polypheme arracha des morceaux de roche qui, ratant leur cible, echouerent le long de la cote; il en reste les "Isole dei Ciclopi", aujourd'hui reserve naturelle ou nous sommes alles ecouter chanter les mouettes et les vagues, et denicher quelques oursins. Il semble bien loin le temps du terrifiant cyclope dans ce petit port ou nous n'avons pas vu un seul autre bateau de plaisance, mais beaucoup de cannes a peche...

Acitrezza


Heureux, et fier comme Ulysse terrassant le cyclope, Vadim a fete ses trois ans ce 4 juin sur le Volcan Etna, que nous avons grimpe en Fiat Panda 1981 (increvable), en telecabine puis en camion tout terrain. Pas de lave en fusion ni d'explosion fracassante, mais une tres belle promenade a pres de 3000 metres d'altitude dans un paysage lunaire, sur de la poussiere noire, chaude et fumante a perte de vue. Tres impressionant...

3 ans sur l'Etna

A l'aube du 6 juin, nous avons repris notre route, toujours vers le Nord, pour traverser le detroit de Messine - nous sommes passes, donc, entre Charybde et Scylla! Mais nul tourbillon engloutisseur de bateau, nul monstre a douze pieds qui se balancent et six longs cous prolonges de tetes horribles, juste un courant contraire, des rafales de vent et une mer un peu confuse: il parait que la topographie des lieux a change depuis l'Antiquite...

A l'affut de Charybde et Scylla

Apres le passage du detroit, cap vers les iles Eoliennes, et arrivee au lever de la lune dans la baie de Porto di Ponente a Vulcano. Les Eoliennes: dans l'Odyssee, Eole donne a Ulysse les vents contraires enfermes dans un sac, mais son equipage, curieux, l'ouvre et le bateau est chasse, empechant Ulysse de rentrer a Ithaque...

vendredi 3 juin 2011

Syracuse, 29, 30 & 31 mai

Trois jours de flaneries et de decouvertes a Syracuse, ou il fut question, dans le desordre: de la cathedrale, dressee sur les ruines d'un grand temple grec; de la nymphe Arethuse, changee en source d'eau claire par la deesse Artemis par la volonte du fleuve Alfeo, qui la convoitait (les hommes, quand meme); d'un manege-comme-a-Bruxelles; d'une forteresse vieille de huit siecles; de glace a la pistache; du Caravage; des vestiges d'un theatre grec dans le parc de la Neapolis (excellente piste de course a pied); d'une grotte dite "oreille de Dionysos"; d'un bouc en bronze; de papyrus...

Siracusa
ps: Stefka, dans l'album picasa une burbo-photo que je te dedicace, evidemment...

jeudi 2 juin 2011

Traversee Malte-Sicile - samedi 28 mai

Nous y voila, nous attaquons la traversee de Malte jusqu'en Sicile, depart a 7 heures du matin, arrivee 21 heures. Le temps est beau, l'allure est bonne (25 noeuds de vent de travers), Panta Rhei, tres fiere*, file a 8 noeuds de moyenne sur une mer formee.

Luca (est-ce la quantite de milles qu'il a deja eu l'occasion de parcourir en mer, ou une predisposition naturelle, ou les deux?) "supporte" tres bien le mouvement et la gite. Vadim, lui, est un peu moins fier (pas carrement malade, disons un peu palichon et gemissant) mais adopte vite la meilleure tactique de defense qui soit: dormir! Un demi-touristil (merci a la pharmacie de Poupik) et une bonne sieste plus tard, il se reveille comme une fleur.

L'arrivee dans la baie de Syracuse rougie par le soleil couchant est une merveilleuse "recompense" pour cette journee de mer assez longue, durant laquelle nous avons tous du composer un peu.  Apres tout il ne s'agissait que de la premiere traversee...

Quel bonheur d'etre en Italie, fut-ce dans le fond de la botte! Nous jetons l'ancre en face de la presqu'ile Ortigia, dans l'horizon duquel se decoupent le Duomo, le Chateau Maniace, le Sanctuaire de Notre Dame des Larmes (!), et une multitude de palais que nous nous rejouissons de decouvrir pendant les 3 jours que nous decidons d'y passer.


* Pour la poesie du genre, et pour retablir quelque peu l'equilibre des sexes a bord, nous avons a l'unanimite decide de conserver le feminin de l'anglais (she-boat); Panta Rhei est donc "une fille"...

 Traversee Malte - Sicile 28 mai 2011        

Halte a Comino, Malte - 26 & 27 mai

Pour nous mettre en jambes, et avant de passer aux choses serieuses (soit traverser jusqu'en Sicile), nous faisons une halte a Comino, petit caillou situe entre Malte et Gozo.

Une ile inhabitee, que nous approchons en fin de journee et ou nous trouvons une baie calme, abritee, deserte, sauvage: un premier mouillage forain tout a fait convaincant.

Ce n'est qu'en milieu de matinee le lendemain que nous realisons, devant le spectacle des bateaux de touristes tout blancs (mais ne faisons pas trop les malins) qui debarquent par paquets, que l'endroit, qui est connu sous le nom de "Blue Lagoon", est la cible favorite des "jambonneaux" (enfin les enfants, on ne peut pas se moquer des gens) en sejour a Malte et en mal de baignade...

Cela ne nous empeche pas, bien entendu, de prendre le canot et d'aller a terre explorer le coin, on mange une glace (merci les jambonneaux, sans votre presence massive le glacier ne se donnerait pas la peine de venir jusque la...), on galope sur les rochers et on barbote un peu dans l'eau.

Le soir, le calme revenu, la baie reprend son aspect calme et sauvage, on dine sur le pont et on se dit qu'on a bien de la chance d'etre la...

Malte-Comino