Depuis le départ de Claudia & Mario, nous avons continué à rayonner un peu: Ronda et ses impressionnantes arènes (où les enfants, les index levés au-dessus de la tête, se fantasmaient non pas en habit de lumière mais en...taureaux fâchés. Bien plus marrant, évidemment), Tarifa et sa belle plage (tiens, les boudins de l'aile du kitesurf sont réparés!) ou encore Séville et son labyrinthique jardin de l'Alcazar (Luca, Vadim & moi y avons laissé Marc à l'aéroport en fin d'après-midi le mercredi 5, pour le retrouver à Malaga le surlendemain - après que Jurjen, notre avocat, et lui soient enfin parvenus, devant le juge du tribunal de première instance de Middelburg, à faire accepter à l'infâme Bert B. le principe d'une transaction).
Ronda |
Tarifa |
Séville |
Pour le reste, les journées dans le no man's land de La Linea de la Concepcion se suivent et, à la longue, se ressemblent un peu trop: quelques rencontres parmi nos voisins de quai (Anglais, Américains, Suisses, Français, Australiens, Suédois, Colombiens, Allemands - pour la plupart, comme nous, de passage ici avant de descendre vers les Canaries et/ou le Cap Vert, puis les Caraïbes - on échange impressions, expériences et projets de route: passer par Madère, ou pas? Faire une halte sur la côte atlantique du Maroc (Essaouira?!), ou pas?), beaucoup d'allers-retours à la plaine de jeux, l'une ou l'autre incursion à Gibraltar (incroyable tout ce que Marc peut trouver à acheter chez le ship chandler!), et, surtout, d'interminables heures passées à chercher, avec l'improbable binôme italo-marocain Renato (électricien/électronicien/mécanicien attitré de la marina, le cheveu mi-mong toujours impeccablement lissé et la chaîne brillant autour du cou) et Mohammed (son assistant, qui quand il ne regarde pas le Maître travailler fait volontiers de la plasticine avec les enfants...), à percer le mystère du générateur qui refuse de fonctionner.
La chaleur et le franc soleil, qui rendent encore possible un peu de barbotage dans la mer, nous aident à trouver le temps moins long. Mais le besoin de reprendre la route (ou plutôt, la mer) se fait pressant.
Nous avons accueilli à bord, avant-hier soir, notre nouvel équipier: Ian Smith, un Australien un brin plus âgé que nous, et rompu aux traversées, qui nous accompagnera jusque dans les Canaries. Il fait le tour du monde à la voile... en boat-stop et a déjà rallié Bali à l'Espagne avec un skipper qui, pour les besoins de la suite de sa "circumnavigation", lui a écrit une lettre de recommandation enthousiaste ("proactive with sound suggestions for possible improvements", "really reliable watchkeeper", "religiously fair in pulling his weight", "...the original quiet achiever"). Well well, voilà qui place les attentes assez haut!
Jusqu'ici, tout se passe admirablement avec lui - à la nuance près que, pour se comprendre, les enfants et lui devront chacun faire un effort pour apprendre la langue de l'autre: les tentatives de communication des garçons, limitées à des citations dans leur anglais à eux (c'est-à-dire, en yaourt) de "Kung-fu Panda", ne se sont, pour leur plus grande déception, pas révélées concluantes...
Bien que n'ayons pas encore navigué ensemble (ou rien qu'un tout petit peu, pour amener le bateau hier soir jusqu'à l'autre côté de la frontière anglo-espagnole, à Gibraltar, afin de prendre livraison de l'éolienne, faire le plein d'essence et achever de préparer le bateau pour la traversée), toutes les qualités vantées par son précédent skipper semblent se vérifier. En plus il est sympa, aussi Marc lui a déjà proposé (...et il a accepté) de l'accompagner jusque dans les Caraïbes. Ahoy, Ian !
Le départ est prévu demain vendredi, à l'aube, pour environ 700 milles - soit 5 à 6 jours de traversée. Now we're talking...
La Linea- Gibraltar |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.