Les bons mouillages ne manquent pas dans le Chesapeake, mais à regarder les cartes de plus près nous découvrons que la plupart d'entre eux sont trop peu profonds pour Panta Rhei, dont la quille (fixe) requiert au moins 2,2 metres d'eau. La principale difficulté, donc, pour notre séjour ici sera de trouver des endroits auxquels nous avons accès...
Nous nous enfoncons aussi loin qu'il nous est possible dans la rivière Sassafras et nous posons dans un endroit paisible devant Georgetown, où nous passons trois jours tranquilles: balades à travers les champs de maïs, cueillette de fleurs, vols de canards sauvages et vision furtive d'une biche dans les sous-bois.
Un peu plus bas, nous explorons pendant quelques jours la Magothy River (principalement autour de Gibson Island) avant d'arriver à Annapolis, capitale du Maryland. Sinistrement connue pour avoir été jusqu'au début du XIXeme siècle un port négrier dans lequel on débarquait les esclaves vendus ensuite aux plantations du Sud, Annapolis est parfois surnommée "sailing capital of the world" (!) et abrite la prestigieuse Naval Academy qui, fondée en 1845, semble être devenue la principale source d'activité locale.
Le 25 septembre, Marc a 40 ans! Nous passons à quatre une paisible journee ensoleillée à visiter la ville, agréable quoique tres petite, et les festivités s'achèvent par une orgie de sublimes sushis dans un restaurant japonais.
Le 27, à Annapolis toujours, nous retrouvons avec bonheur nos amis de Pingouin et décidons tres vite de continuer la route avec eux, prenant ainsi un peu d'avance sur notre programme. Le 30, nous tournons la pointe du Chesapeake et entrons dans le Potomac. La navigation sur la rivière est un peu fastidieuse mais très calme: bercés par le ronronnement constant du moteur, nous avancons doucement, parfois contre le courant, et nous pouvons nous adonner quotidiennement aux joies de la classe... Seule halte prolongée sur le Potomac, le mouillage de Smith Creek qui nous a beaucoup plu et où nous avons, avec Pingouin, passé un bout de journée délicieux à pique-niquer sur une petite plage déserte. Bien qu'un peu orageux, le temps reste chaud et s'il n'y avait les méduses et l'eau verte, on aurait presque envie de se baigner...
Nous poursuivons à deux bateaux la remontée de la rivière (ambiance Tom Sawyer), et quand nos réserves de nourriture (et d'eau potable!) sont presque épuisées, enfin nous entrevoyons l'arrivée... Dernier obstacle inattendu: à 4 milles a peine avant le Washington Channel, dans lequel nous jetterons l'ancre de Panta Rhei pendant deux semaines, le Wilson Bridge nous barre la route. Le pont fait 75 pieds de haut tandis que le mat de Panta Rhei s'élève a...76 pieds. Deux options s'offrent à nous: contacter les autorités et demander, avec 12 heures de préavis, l'ouverture du pont pendant la nuit, ou attendre la marée basse pour gagner les quelques centimètres qui nous manquent. Intrépide, Marc choisit la deuxième solution et à 16 heures, soit au plus bas de la marée, nous franchissons le pont en retenant notre respiration: à un cheveu près, ça passe...
Nous voici donc ce jeudi 4 octobre, quelques jours plus tôt que prévu, à l'ancre devant le Capital Yacht Club, à 500 mètres à peine à vol d'oiseau de la Maison Blanche...
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