7 juillet, début d'après-midi: dans des conditions météo parfaites, Panta Rhei file à vive allure vers la France. 25 milles et trois heures plus loin, nous baissons le pavillon italien et hissons le drapeau bleu-blanc-rouge. Une fois installés dans la marina de Porto Vecchio, nous partons en balade sur le port. L'apéritif est fort agréable, une jeune guitariste de jazz en fond sonore. C'est au moment du dîner, dans un infect restaurant pour touristes à l'hygiène douteuse (le restaurant, pas les touristes) que nous nous mettons à regretter amèrement la vénération des Italiens pour la cuisine, qui est savoureuse partout, au point que cela semble parfois relever du miracle... Ici, manifestement, on ne s'embarrasse pas beaucoup de questions de traçabilité ou de chaîne du froid.
Après la première nuit passée dans le port (nous avons survécu à cet infâme repas d'hier soir, ouf), les autorités de la capitainerie viennent nous demander de déplacer le bateau, non loin de l'emplacement qui nous avait été assigné au départ. A priori trois fois rien, mais cette petite manoeuvre tourne au vinaigre quand, tandis que nous nous engageons en marche arrière vers le quai pour ré-amarrer le bateau, un coup de vent nous fait heurter le petit yacht "garé" à côté. Le choc est minime, mais suffisant pour que, sur l'insistance du voisin, nous rédigions une déclaration à l'assurance. Gloups. Marc est assez secoué par cet incident, et moi je vois disparaître en fumée les possibilités de dormir, parfois, à quai: à l'avenir le capitaine voudra, c'est sûr, éviter autant que possibles les manoeuvres au port...
Nous décidons de diluer le stress dans le muscat corse (très efficace), et grimpons jusqu'à la vieille ville de Porto Vecchio. L'atmosphère y est calme, quoique touristique, et nous remontons à bord très contents.
Après Porto Vecchio, nous partons à la découverte des sublimes plages du sud est corse: Palombaggia, Rondinara, de longues étendues de sable clair bordées de forêts de pins, dans lesquelles on se promène sur des petits sentiers sinueux qui regorgent de bâtons, feuilles de palmier, cailloux géants et autres trésors... Le plaisir qu'ont les enfants d'être dans l'eau tourne doucement à l'obsession: du matin au réveil jusqu'au soir au coucher, il est constamment question de nager, nager, nager. Vadim a du mal à lâcher son masque et son tuba, même en promenade, et Luca file de plus en plus loin à la découverte des fonds marins.
10 juillet, très belle navigation jusqu'aux Lavezzi, un chapelet d'îles au large de la pointe sud de la Corse, institué il y a trente ans en réserve naturelle. Le paysage marin est époustouflant: amas de blocs rocheux, piscines d'eau salée, langues de sable blanc, hauts-fonds donnent à l'archipel un aspect assez "dramatique". Nous y passons une très belle journée entre mer et rochers et frissonnons devant le petit monument érigé en hommage aux marins de la frégate "la Sémillante", partie de Toulon au milieu de l'hiver 1855 en route pour la guerre de Crimée, et brisée sur un écueil en pleine tempête, coulant les 350 marins et 380 soldats à son bord. Les deux jours suivants se passent tranquilles, au mouillage à l'extérieur d'un gigantesque lagon (30 centimètres d'eau sur des dizaines et des dizaines de mètres). 12 juillet après-midi, après que Marc ait fait une tentative avortée de navigation en kitesurf (soudain, tous les "boudins" de son aile sont percés - ça ressemble à du sabotage mais je promets que je n'y suis pour rien!), nous parcourons la courte distance qui nous sépare de Bonifacio, où nous projetons de passer quelques jours.
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