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samedi 18 juin 2011

Iles Eoliennes, creatures volcaniques

VULCANO, d'abord: a l'ancre dans la baie tranquille de Porto di Ponente, nous sommes presque reveilles par l'exquise odeur de souffre qui nous chatouille les narines. Soyons clairs, cela sent l'oeuf pourri... Mais la presence du volcan tout proche et les petits geysers sous-marins qui font jaillir des bulles a la surface de l'eau autour du bateau offrent un spectacle etonnant! Nous sautons dans Bouee (c'est le nom donne a notre dinghy par les enfants) et partons en expedition sur la plage de sable noir (poussiere de lave...waouw). Elle est jonchee de meduses? Qu'a cela ne tienne: Luca et Vadim se lancent avec entrain dans une mission "kip-kap" avec des batons (le plus pointus possibles, bien entendu) glanes dans les environs - c'est beurk, mais qu'est-ce qu'on s'amuse! Depuis le village de Vulcano, au bord de l'eau, nous partons a pied jusqu'au sommet du volcan (environ 400m d'altitude). A noter: Luca, qui a marche tout le long sans protester, pendant que son petit frere se tenait tranquillement perche sur les epaules de Papa, est vote heros-du-jour...
A noter egalement: un gros coup de vent soudain pendant la nuit nous a valu de lever l'ancre et de quitter la baie, trop exposee, pour aller chercher refuge de l'autre cote de l'ile; premiere nuit de veille pour le capitaine, qui a dormi d'un oeil (donc pas du tout) sur le pont pour s'assurer que ni Panta Rhei, ni les bateaux voisins ne derivaient...


Vulcano


Fin de matinee, vendredi 10 juin: pendant la traversee vers SALINA, et tandis que les enfants dorment, madame prend la barre (il faut bien commencer), ce qui ne nous empeche pas d'arriver sains et saufs a destination, devant la ravissante marina de Santa Marina. Oui, devant - et pas dedans: je reprime la frustration de devoir "coucher sur le paillasson". Marc sourit de cette expression mais il est intraitable: c'est un peu moins confortable que de pouvoir acceder directement a terre sans passer par le dinghy, neanmoins au prix d'une nuit d'hotel nous ne pouvons pas nous permettre ce luxe. Le mouillage est sur, la vue est magnifique sur la partie de l'ile entre S. Marina et Lingua, et nous ne sommes qu'a dix minutes en "Bouee" du village (des le lendemain, d'ailleurs, six autres bateaux nous ont rejoints dans la baie, dans laquelle nous etions seuls). Et puis, je decide de jouer le tout pour le tout: avec une pointe de trac, mele d'excitation, je me faufile en fraude dans les douches (accessibles en principe aux seuls clients de la marina, cela va sans dire). C'est tellement agreable que je reitere l'operation avec les enfants. Aucune morale...
Le village est gentil (...), il s'y ecoule une vie paisible encore preservee de la furie estivale. Les magasins d'alimentation affichent "English spoken" et les ruelles sont pleines de boutiques de vetements et artisanat ethno-chic, mais il n'y a pas un touriste en vue.  Quelle joie que d'etre ici a cette saison! Boucher, poissonnier, legumier, barbier: on se croirait presque dans le merveilleux "il Postino", qui parait-il a ete tourne ici... 
Petit voyage en bus jusqu'a Lingua, ou nous nous promenons entre les citronniers (des citrons par centaines, je pense immediatement limoncello - c'est grave, docteur?) et nous echouons sur la belle plage de galets, a contempler l'horizon. Non, la vie n'est pas trop dure!
Le matin du dimanche 12 juin, Luca peut enfin sortir de la cachette dans laquelle il le tient soigneusement a l'abri des regards depuis le debut du voyage son cadeau pour la fete des peres...

Bonne fete Papa!
Le meme jour, nous effectuons une toute petite traversee jusque PANAREA pendant laquelle, infatigablement, nous "deroulons la peche". Toujours rien attrape. Si cette sardine qui nous sert d'hamecon ne se montre pas plus efficace dans les semaines qui viennent, elle sera remplacee par un calamar. C'est decide, a l'unanimite.

Arrives sur Panarea, nous mouillons l'ancre sur la cote est de la baie de punta Milazzese, a l'extremite sud de l'ile. Il y a la, comme en beaucoup d'endroits en Sicile, des vestiges de l'ere prehistorique: des traces d'un village de l'age du bronze (XVe au XII e siecles avant JC...) perche sur la pointe, d'ou on a l'impression d'avoir une vue sur l'infini - decidement nous n'avons rien invente, nos ancetres avaient incontestablement un sens inne du feng shui.... Nous partons a pied jusqu'au village de San Pietro, et cette promenade acheve de nous faire succomber au charme de l'endroit: la route, etroite et bordee de murets blancs, serpente dans la montagne entre les fleurs et les cactus geants. Des lezards, des petites voitures electriques; il y a ici quelque chose de l'Ile Fantastique...

Mardi 14, fin d'apres-midi, nous entamons la traversee (une quinzaine de milles, soit deux bonnes heures de navigation) vers le Stromboli, qui fume a l'horizon. L'approche au lever de la lune est sublime, nous faisons des ronds dans l'eau au pied de la face nord pendant que la nuit tombe, et savourons le spectacle: au sommet, le cratere crache du feu et la lave, en s'ecoulant, provoque des eboulis qui finissent dans la mer en fumant. Quelle majeste!












Panarea & Stromboli
  

Le lendemain, depart pour LIPARI, la plus grande des Eoliennes. Mouillage dans la marina de Pignataro, pour remplir les reservoirs, alimenter le frigo, faire la lessive et effectuer un grand nettoyage du bateau. Dans la ville de Lipari, nous nous promenons gaiement et passons un bout de journee dans le "Musee Archeologique Regional Eolien", a l'interieur des fortifications de l'ancien chateau, qui illustre les differentes cultures qui se sont succedees dans l'archipel: sur le site, fouilles archeologiques, musees de la prehistoire, d'archeologie marine, de vulcanologie, cathedrale (XII au XIXe), eglises (XVI-XVIIIe), cloitre du monastere normand (XIIe) - mais aussi des jardins et un theatre en plein air.

Abreuves d'Histoire, nous emmenons les enfants vers "la surprise" dont nous leur parlons depuis le matin: le "Circo Acquatico" est en ville, on ne pouvait pas manquer ca. Seulement, le spectacle n'avait d'aquatique a peu pres que le nom (quelques images filmees en annexe pour vous donner une idee de notre desarroi...); heureusement que, durant le dernier quart d'heure, ils ont fini par enlever la bache de la piscine et faire entrer en scene l'otarie, qui se jette a l'eau juste devant nous pour tater du ballon et nous eclabousser abondamment. Finalement, on est enchante.



Lipari

1 commentaire:

  1. 11 jours entre les posts, c'est trop! ;-)
    (Je vérifie tous les jours!)
    Bon vent et bravo, je suis fier de vous.
    S

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