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vendredi 26 octobre 2012

Washington DC: 5 - 20 octobre

Washington, en tous cas ce que l'on en voit dans les alentours immédiats du Capital Yacht Club, n'est pas aussi immédiatement séduisante que les autres villes que nous avons visitées ces derniers mois: quartiers administratifs et de bureaux, larges avenues presque trop propres et voisinage bruyant de la Maison Blanche, d'où vont et viennent jour et nuit des hélicoptères volant à basse altitude...

Mais il suffira de quelques jours pour que, petit à petit et malgré le froid de canard qui s'installe brusquement, on se laisse gagner par le charme et les plaisirs variés de cette ville étonnante, entourée de belle campagne, riche d'histoire et résolument internationale.

Dimanche 7, nous sommes accueillis avec chaleur pour une après-midi d'immersion dans la vie locale par Brian et Teresa Byrne et leurs trois charmants garçons, rencontrés par l'entremise de mon frère Laurent: brunch au bloody mary, jeux dans le jardin et match de base-ball à la télé pour les enfants, échange de récits de navigation.

Après cela, notre première semaine se passe essentiellement en compagnie de Pingouin et/ou Ortemi, mouillés aux aussi devant le CYC. Nous prenons toujours le même plaisir à nous retrouver, les enfants s'amusent sans fin (à bord ou à terre, mais toujours en sautillant de joie) et nous entreprenons ensemble diverses explorations de la ville: le Jardin Botanique, le Capitole (dont la visite commence par une projection d'un quart d'heure qui fait tant vibrer la fibre patriotique que l'on a tous envie, à la sortie du film, de se mettre la main sur le coeur et de crier notre fierté d'être Américains! Ah non, c'est vrai), la Bibliothèque du Congrès, et les multiples musées de la Smithsonian Institution (Musée de l'Air et de l'Espace, Musée d'Histoire Naturelle, Musée d'Art Asiatique, magnifique National Zoo, etc) - tous gratuits (!), conformément à la volonté testamentaire du scientifique anglais James Smithson, mort en 1829, qui a légué son immense fortune à la jeune nation américaine dans le but de créer, à Washington, un établissement "pour la promotion et la diffusion du savoir". D'autant plus étonnant que Smithson, semble-t-il, n'a jamais mis un pied aux Etats-Unis...

Dimanche 14, mes parents, a.k.a. Poupik et Mami, arrivent pour une semaine. Pendant tout la durée de leur séjour, nous sommes accueillis avec une gentillesse et une générosité incomparables par Penny, amie américaine de longue date, son compagnon Drew et son fils Adrian. Les soirées se passent autour de la table, à savourer dîners somptueux et conversations joyeuses et animées - tandis que les journées, tout occupés au bonheur d'être ensemble, nous prenons allègrement le temps de flâner dans la maison ou de nous promener dans le quartier, profitant de la lumière si particulière de l'été indien, alors que les arbres commencent sous nos yeux à se teinter de rouge et de doré. Quelques belles visites, quand même, pendant ce court séjour: le Musée Hirschorn et son jardin de sculptures, Dumbarton Oaks à Georgetown (ravissant jardin et magnifique collection d'art pré-colombien), et surtout une après-midi exquise de promenade et de roulés-boulés dans les jardins de Mount Vernon, la résidence de George Washington sur le Potomac.

Merci Papa et Maman d'avoir voyagé jusqu'ici pour passer quelques jours avec nous. Nous avons savouré chaque instant de votre présence, et vous nous manquez déjà...




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mardi 9 octobre 2012

Chesapeake Bay & Potomac: 17 septembre - 4 octobre

Le lendemain de notre arrivée dans la baie de Chesapeake, nous nous réfugions dans un mouillage très abrité à l'entrée de la Sassafras River car les sites météo annoncent, sur un ton d'apocalypse, des orages violents: "This is a severe storm and you are located on its path. The entire east coast in under alert. Beware of deadly lightnings, damaging winds and substantial floodings. If you are in a house you are strongly advised to find shelter in the basement"... Nous devisons sur les travers de la culture americaine - la peur, le réflexe de décharge de responsabilité ("on vous avait prevenus") - et décidons de ne pas quitter le bateau de la journée. Nous nous blotissons a l'intérieur et regardons Shrek en famille tandis que dehors, finalement, à part un ciel d'encre et une pointe à 30 noeuds de vent, rien ne se passe de trop impressionnant!

Les bons mouillages ne manquent pas dans le Chesapeake, mais à regarder les cartes de plus près nous découvrons que la plupart d'entre eux sont trop peu profonds pour Panta Rhei, dont la quille (fixe) requiert au moins 2,2 metres d'eau. La principale difficulté, donc, pour notre séjour ici sera de trouver des endroits auxquels nous avons accès...

Nous nous enfoncons aussi loin qu'il nous est possible dans la rivière Sassafras et nous posons dans un endroit paisible devant Georgetown, où nous passons trois jours tranquilles: balades à travers les champs de maïs, cueillette de fleurs, vols de canards sauvages et vision furtive d'une biche dans les sous-bois.

Un peu plus bas, nous explorons pendant quelques jours la Magothy River (principalement autour de Gibson Island) avant d'arriver à Annapolis, capitale du Maryland. Sinistrement connue pour avoir été jusqu'au début du XIXeme siècle un port négrier dans lequel on débarquait les esclaves vendus ensuite aux plantations du Sud, Annapolis est parfois surnommée "sailing capital of the world" (!) et abrite la prestigieuse Naval Academy qui, fondée en 1845, semble être devenue la principale source d'activité locale.

Le 25 septembre, Marc a 40 ans! Nous passons à quatre une paisible journee ensoleillée à visiter la ville, agréable quoique tres petite, et les festivités s'achèvent par une orgie de sublimes sushis dans un restaurant japonais.

Le 27, à Annapolis toujours, nous retrouvons avec bonheur nos amis de Pingouin et décidons tres vite de continuer la route avec eux, prenant ainsi un peu d'avance sur notre programme. Le 30, nous tournons la pointe du Chesapeake et entrons dans le Potomac. La navigation sur la rivière est un peu fastidieuse mais très calme: bercés par le ronronnement constant du moteur, nous avancons doucement, parfois contre le courant, et nous pouvons nous adonner quotidiennement aux joies de la classe... Seule halte prolongée sur le Potomac, le mouillage de Smith Creek qui nous a beaucoup plu et où nous avons, avec Pingouin, passé un bout de journée délicieux à pique-niquer sur une petite plage déserte. Bien qu'un peu orageux, le temps reste chaud et s'il n'y avait les méduses et l'eau verte, on aurait presque envie de se baigner...

Nous poursuivons à deux bateaux la remontée de la rivière (ambiance Tom Sawyer), et quand nos réserves de nourriture (et d'eau potable!) sont presque épuisées, enfin nous entrevoyons l'arrivée... Dernier obstacle inattendu: à 4 milles a peine avant le Washington Channel, dans lequel nous jetterons l'ancre de Panta Rhei pendant deux semaines, le Wilson Bridge nous barre la route. Le pont fait 75 pieds de haut tandis que le mat de Panta Rhei s'élève a...76 pieds. Deux options s'offrent à nous: contacter les autorités et demander, avec 12 heures de préavis, l'ouverture du pont pendant la nuit, ou attendre la marée basse pour gagner les quelques centimètres qui nous manquent. Intrépide, Marc choisit la deuxième solution et à 16 heures, soit au plus bas de la marée, nous franchissons le pont en retenant notre respiration: à un cheveu près, ça passe...

Nous voici donc ce jeudi 4 octobre, quelques jours plus tôt que prévu, à l'ancre devant le Capital Yacht Club, à 500 mètres à peine à vol d'oiseau de la Maison Blanche...


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