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mercredi 19 décembre 2012

Floride, part II: 29 novembre - 13 décembre

Le vent souffle plus fort que prévu pendant les 150 milles de la traversée, qui aura donc été rapide: à 8 heures du matin, 20 heures après notre départ de Cape Canaveral, nous jetons l'ancre devant la marina Las Olas de Fort Lauderdale - que les Américains, sans peur du ridicule, surnomment "Venice of America". Ici, la Floride comme on se l'imagine: une plage magnifique bordée de grands palmiers, mais un front de mer défiguré par les immeubles à appartements, les bars, les enseignes et...les touristes. La partie de la ville composée de canaux artificiels bordés de villas plus dégoulinantes les unes que les autres, et de gros bateaux à moteur, signes extérieurs d'aisance matérielle, achèvent de donner à l'endroit un aspect toc qui nous laisse assez froids.

Mais cette halte se voulait technique, et à ce titre nous avons trouvé tout ce que nous cherchions: avitaillement gigantesque (il paraît qu'à Cuba on ne trouve presque rien...), bouteilles de gaz, pièces de d'entretien et/ou de rechange pour le moteur et le générateur, de l'eau (beaucoup d'eau). Le bateau est lavé, entretenu, révisé, pratiquement démonté jusqu'à la dernière cale pour faciliter le nettoyage et optimaliser les rangements. Ca commence à sentir vraiment la fin des Etats-Unis - et de l'abondance: nous nous préparons, dans tous les sens du terme, à vivre en quasi-autonomie pendant deux mois!

Mercredi 5, nous quittons Fort Lauderdale de bonne heure et naviguons toute la journée. En fin d'après-midi, la ligne de pêche - qui était restée en chômage technique depuis près de six mois - se met à frétiller, et Marc ramène un magnifique thazard blanc que nous dégustons à peine une heure plus tard dans la lumière du couchant au mouillage de Cape Florida (pratiquement au pied des "shacks" construits pendant la Prohibition, repaires pour amateurs de jeux de hasard et d'alcool, autorisés seulement à plus d'un mille des côtes...).

Le lendemain, nous entamons le dernier morceau de notre descente de la Floride: le temps est calme, l'allure confortable, aussi j'encourage Marc (vrai de vrai) à continuer pendant la nuit plutôt que de tenter de trouver encore un mouillage qui sera peut-être insuffisamment abrité de la brise qui se lève. Nous arrivons donc vendredi matin, 7 décembre, à Key West, notre dernière étape en Floride, et aux Etats-Unis.

Etrange semaine à Key West: drôle d'atmosphère (la proximité de Cuba est affichée partout mais on est encore en territoire très américain), drôle de climat (chaud et lourd sans être franchement beau), drôle de faune (mélange de néo-babas arrivés là il y a 30 ans et jamais repartis, de retraités, d'émigrés cubains, de touristes en tous genres), drôle d'atmosphère (les bars sont alignés dans les rues principales et fonctionnent 20 heures sur 24, aussi on voit parfois danser des filles sur les bars devant une salle quasi vide, à 10 heures du matin), drôle d'humeur: Vadim -suivi de près par Luca- fait une impressionnante poussée de fièvre et passe près de cinq jours tout à fait à côté de son assiette.

Bref - peut-être le signe est-il temps que l'on s'en aille... Jeudi 13 décembre: 6 mois jour pour jour après que Panta Rhei soit entrée aux Etats-Unis avec Marc, nous avons finalisé les préparatifs de départ (incluant une visite mémorable au bureau des U.S. Customs and Immigration à l'aéroport de Key West), la météo est correcte (quoique Pingouin et Manao décident, le matin-même, d'attendre encore 48 heures), nous partons!!

Enchantés de la merveilleuse découverte que fut cette saison le long de la côte est des Etats-Unis, la mémoire grouillant des souvenirs de lieux, de rencontres, d'aventures amassés en chemin, du Maine jusqu'en Floride, nous sommes aussi très impatients d'ouvrir un nouveau chapitre de notre voyage et de découvrir enfin Cuba...

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