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dimanche 14 août 2011

Sardaigne - pointe nord ouest

Dimanche 7 aout, Panta Rhei va reprendre la route... Nous decidons de profiter du faible vent qui souffle favorablement pour filer vers la pointe nord ouest de la Sardaigne, qui sera le point de depart de notre traversee vers les Baleares.

L'arrivee en debut de soiree a Porto Torres restera un mauvais souvenir. A cette heure, il n'y a plus personne a la capitainerie pour aider a la manoeuvre d'amarrage. La bonne volonte de deux Italiens sautes de leurs bateaux pour nous donner un coup de main ne suffira pas: apres deux tentatives avortees de s'accrocher au quai dans le bassin principal (le vent nous pousse lateralement et Panta Rhei est trop lourde, sa poupe derive), on decide qu'il convient de tenter notre chance dans le bassin d'a cote - sans savoir, puisque rien ne l'indiquait, qu'il y avait dans le passage un haut-fond cree par les autorites du port elles-memes lorsqu'elles ont decide, quelques annees plus tot, de rogner le quai sans toutefois se preoccuper de deblayer les morceaux de beton coules au fond... BANG! Marc est livide et furieux ("Je vais les attaquer en justice! Ils sont responsables!!"). Quant a moi...je m'efforce d'accepter definitivement, et en silence, l'idee de ne quasi jamais plus voir un quai de pres.

En outre, l'endroit est sans charme, et surtout effroyablement bruyant. Finalement ce sera une chance, puisque Marc file oublier sa colere dans les rues de la ville afin de voir ce qui s'y passe. Il y decouvrira des hordes de Sardes en liesse, corteges, cotillons, farandoles et deguisements de champignons: c'est le grand Carnivale d'Estate, une sorte de Rio couleur locale... Voila de quoi se changer efficacement les idees !

Nous ne nous attardons pas le lendemain matin et (apres que Marc ait plonge dans les eaux pour le moins suspectes du port pour constater les degats du choc d'hier sur la quille), filons vers l'isola Asinara, etonnant endroit a l'allure de bout-du-monde abritant semble-t-il une ancienne prison et peuplee quasi exclusivement d'anes et de chevres. Nous passerons la deux jours a attendre que passe le gros coup de mistral, a ramasser des cranes de chevres et a cogiter sur le meilleur moment pour entreprendre la traversee vers Minorque.

Ici, pas de reseau telephone, et encore moins de connexion internet. Impossible donc de mettre a jour les fichiers meteo sur l'ordinateur de bord. Je tente meme un voyage en bus (un bus!? quelle chance!!), par la route unique, un ordinateur portable sous le bras, pour trouver plus loin du wifi dans un improbable bar plante au milieu de nulle part. On me rit au nez quand j'explique ce que je viens chercher. Je rentre donc bredouille au bateau, ou je trouve Marc en train de se battre avec le fonctionnement du telephone satellite. Finalement, il parviendra par ce moyen a telecharger les dernieres previsions du temps. Conclusion: il faudra vraisemblablement profiter d'une bonne fenetre de vent annoncee vers quatre heures et demi du matin le 10.

Nous partons donc la veille en fin de journee (apres que Marc ait plonge pour voir, allez encore une toute petite fois, l'etat de la quille...) pour aller nous attacher, pour la nuit, a une bouee situee devant la passe qui ouvre vers l'ouest, etroite bande de mer entre l'ile Asinara et le reste de la Sardaigne, truffee de hauts-fonds. Nous devrons la franchir pour passer "de l'autre cote" de la Mediterranee et entamer notre traversee transfrontaliere...

Asinara...morts ou vifs



Corse - suite et fin

Dimanche 31 juillet. Les meilleures choses ont une fin, et par nature elle est un peu douloureuse: tout le monde a fait ses valises, nous aussi, il est temps de passer aux adieux. Escortes par les copains, nous re-embarquons sur Panta Rhei via Bouee, "garee" pour l'occasion sur les rochers en contrebas de la maison (ceux-la memes qui ont ete, quelques jours plus tot, le theatre d'une peche miraculeuse aux bernards-l'ermite).

Il nous faudra tres peu de temps pour repasser completement en mode bateau, a peine un pied sur le pont j'ai cette impression que l'on ressent en passant la porte de chez soi au retour de vacances: content de retrouver son univers, mais nostalgique de l'ailleurs (et des autres, en l'occurrence) que l'on laisse derriere soi.

Heureusement, la transition est grandement facilitee par la presence a bord de Tina, Cedric, Manu & Austin de Meeus: contrairement au reste du groupe, ils ne rentrent a Bruxelles que le 4 aout et nous font le plaisir de partager jusque la un bout de chemin avec nous.

Ce furent quatre jours de bonheur tres pur et tres simple, les "grands " (Manu & Luca) et les "petits" (Austin & Vadim, jumeaux a trois jours pres) tout a leurs jeux, les parents se delectant du soleil et de la mer corses, et tous pendus aux levres de Cedric pour suivre les episodes quotidiens de l'histoire (improvisee et neanmoins trepidante) de Barberousse et Monkeybiz... Finalement, ils sont tous, je crois, acquis aux plaisirs particuliers de la vie sur Panta Rhei: le vin rouge en cubis, le rikiki, la douche chaude sur la plate-forme arriere, les banzais depuis le pont du bateau et les jeux olympiques sur la plage. Tout cela avec, chez chacun, le plus grand naturel et beaucoup d'enthousiasme. 

Nous les deposons dans le petit port de Figari le matin du 4 aout, enchantes de notre sejour tous ensemble et tres touches de leur visite - car si Tina etait deja convaincue du bonheur de la voile, Cedric est monte a bord en se sachant extremement sensible au mal de mer; s'il n'en a rien ete cette fois-ci, il fallait sacrement de motivation et d'amitie pour bien vouloir tenter le coup... Merci a tous les quatre!

vers Figari

Pour d'autres raisons encore, nous nous souviendrons longtemps de notre halte dans la baie de Figari: le spectacle impressionnant d'un Canadair qui, dans une manoeuvre d'entrainement sans doute, a tourne en rond au-dessus du bateau quelques minutes avant de descendre en pique, dans un grand fracas de moteur, en passant a un metre a peine de notre mat; une tres grosse frayeur lorsque, tout juste remontes a bord apres une expedition au village pour les courses d'avitaillement, le vent s'etant mis a souffler tres fort, l'ancre a commence a chasser et le bateau a deriver a grande vitesse vers les rochers - a dix minutes pres, nous aurions fort bien pu ne pas etre la pour le voir et eviter de justesse la catastrophe...

oups!

Samedi 6, vive les vacances d'ete, nous avons encore de la visite! Simona, Patrick, Nicolas & Charlotte Meers, avec leur copine Charline, arrives deux jours plus tot dans la maison qu'ils louent pres de Porto Vecchio, viennent passer une journee a bord. Nous les embarquons a Figari et naviguons ensemble vers une jolie baie toute proche, ou l'on s'adonne aux joies de la plage, olympiades (desormais un classique...) et ramassage de coquillages compris.

famille Meers & co

samedi 6 août 2011

Corse - part three: les copains!!

Dimanche 17 juillet, 20h: nous savons qu'ils sont arrivés dans la maison, l'excitation monte, nous trépignons... Ariane et moi connectons par téléphone et tâchons, dans un échange surréaliste ("De quel côté vois-tu la lune? Et le gros catamaran, là, tu le vois?") de nous localiser l'une l'autre. Après avoir déterminé que nous devions être assez proches, je scrute la côte avec les jumelles: "Ca y est, je vous vois sur les rochers, Matthieu et toi!!". Nous sautons tous les quatre dans le dinghy et partons à leur rencontre. Les retrouvailles sont instantanément délicieuses, nous montons à pied à la maison (à 300 mètres à vol d'oiseau de l'endroit où se trouve Panta Rhei dans la baie...) et partageons un moment exquis avec la bande fraîchement débarquée de l'aéroport d'Ajaccio.

Nous retournons à bord pour la nuit, et dès le lendemain matin, rassemblons de quoi passer deux jours avec les copains sur la terre ferme. Dans les faits, grâce à l'accueil enthousiaste et chaleureux de toute la bande (petits et grands, tous enchantés de se retrouver), ce qui devait être deux jours de camping dans la maison s'est transformé en un séjour ininterrompu de deux semaines. Les enfants et moi - Marc ne pouvant se résoudre à laisser le bateau pour la nuit, et profitant de la proximité du port d'Ajaccio pour faire quelques travaux - avons purement et simplement phagocyté le groupe et nous sommes installés dans la maison. Un moment de gêne est vite passé... Mention très spéciale à la famille de Liedekerke, qui a spontanément décidé de faire, pendant tout le séjour, chambre commune pour libérer de la place...

Les quinze jours passés avec les copains ont été parfaits; le bain moussant, la machine à laver et le lit-qui-ne-bouge-pas ne furent rien à côté du pur bonheur de passer du temps tous ensemble, boire du rosé frais sous les palmiers du jardin, retrouver le trésor caché du Grand Manitou, faire des bombes dans la piscine, griller du poisson, se maquiller en Batman, disputer des parties endiablées (et c'est un euphémisme...) de tuinwoman, jouer dans les vagues, rouler la nuit dans les lacets corses, pêcher des bernards-l'ermite entre les rochers, échanger nos vues sur l'existence de Dieu...et du verbe "racuspoter", se jurer chaque soir qu'on se couchera tôt et ne pas parvenir à tenir sa promesse...

Nous avons même eu le plaisir de faire monter à bord, pour une heure, trois heures, une après-midi ou une nuit -presque- tout le monde. Luca se souviendra longtemps de son expédition nocturne sur Panta Rhei avec son papa, son frère et Charlotte, qui a surmonté comme une star le trajet en dinghy sous les étoiles, le mouvement du bateau, l'absence de ses parents, et le caractère totalement nouveau de l'environnement, pour finir par être à bord comme chez elle, sautant même à l'eau de bon matin avec son amoureux sous une légère pluie d'été. How romantic. Je garde moi aussi un souvenir très cher de ma nuit à bord avec Ariane et Céline: l'une a ronflé, l'autre n'a presque pas fermé l'oeil, et moi j'étais heureuse de partager un peu de la vie sur Panta Rhei avec elles...

Pour ces très belles "vacances", MERCI, MERCI, MERCI à Ariane, Felix, Max, Babette, Matthieu, Céline, Archibald, Félix, Arthur, Ethan, Barbara, Jurjen, Julia, June, Pieter, Caio, Stéphane, Sophie, Charlotte, Juliette, Tina, Cédric, Manu, Austin, Aude, Louis, Jeanne, Charles et Lou, Stéphane H, Maguy et Madame Z !!!

cette photo: (c) Matthieu
baie de la Castagna

vendredi 5 août 2011

Corse - part two: Bonifacio

L'approche de Bonifacio par la mer est sublime: accrochée au sommet des falaises blanches à l'aplomb du vide, la vieille ville semble inaccessible. Le port est niché au fond d'une languette de mer cachée dans une faille de la roche, totalement abrité des furies de la mer (le bon sens des anciens, une fois de plus...).
Nous mouillons l'ancre dans une calanque située juste avant le port, qui absorbe le surplus estival de bateaux. La manoeuvre n'y est pas facile, car le vent souffle fort et l'espace est réduit. Grâce à l'expertise et au calme olympien du capitaine, nous nous accrochons longuement et solidement: amarrés, sur le côté, aux bateaux voisins - dont un catamaran de francophones anversois très avenants - et, à l'arrière, aux anneaux fixés dans la roche. Nous avons été bien inspirés de ne pas lâcher d'ancre: comme nous le découvrirons dès le soir de notre arrivée, la calanque offre le spectacle quasi permanent de bateaux en difficulté, leur ancre emmêlée aux pendilles et aux ancres des autres bateaux...

Pendant trois jours, le vent souffle à force 8 en continu, et nous restons bien sagement accrochés dans "notre" calanque. Perchés au sommet de la vieille ville, nous nous délectons de la vue sur la mer déchaînée...depuis la terre ferme. La promenade sur la falaise, sur un sentier aménagé juste ce qu'il faut pour être praticable, tout en préservant l'aspect sauvage du paysage, est un régal!

Renseignements pris, nous nous réjouissons d'assister aux festivités nationales: on nous annonce un feu d'artifice ce mercredi 13 (arrangement entre amis avec les autorités du port de Porto Vecchio, qui se gardent l'exclusivité du 14), les enfants sont donc mis à la sieste forcée (ce soir, on se couche à minuit!) et ne parlent plus que du spectacle qui les attend... Mais nous attendrons en vain, sur le pont, et finirons tous par nous endormir sans avoir rien vu briller d'autre dans le ciel que les étoiles. L'explication nous sera donnée le lendemain: feu d'artifice annulé pour cause de vent. Qu'à cela ne tienne, nous nous rattraperons avec le bal populaire de ce soir. "Ah non Madame, le bal c'était hier". Le flop!  Nous noyons notre frustration dans le brocciu et le sanglier, dans un petit restaurant "très typique" de la ville haute, et la déception est oubliée...

Samedi 16, 8h du matin: le vent s'est très largement calmé, nous quittons notre abri et entamons une navigation d'environ quarante milles vers la baie d'Ajaccio. Des trois jours de gros temps, il reste une mer très formée, aussi le trajet est un peu inconfortable. Cependant, chaque mille parcouru nous rapproche du lieu de rendez-vous avec "les copains", et nous sommes terriblement excités!  Nous mouillons en milieu d'après-midi au pied de la tour de la Castagna, à quelques encablures, d'après le point Googlemap que m'avait envoyé Ariane, de la maison dans laquelle nous nous retrouverons... Plus qu'une fois dormir!


Bonifacio

vendredi 29 juillet 2011

Corse - part one

7 juillet, début d'après-midi: dans des conditions météo parfaites, Panta Rhei file à vive allure vers la France. 25 milles et trois heures plus loin, nous baissons le pavillon italien et hissons le drapeau bleu-blanc-rouge. Une fois installés dans la marina de Porto Vecchio, nous partons en balade sur le port. L'apéritif est fort agréable, une jeune guitariste de jazz en fond sonore. C'est au moment du dîner, dans un infect restaurant pour touristes à l'hygiène douteuse (le restaurant, pas les touristes) que nous nous mettons à regretter amèrement la vénération des Italiens pour la cuisine, qui est savoureuse partout, au point que cela semble parfois relever du miracle... Ici, manifestement, on ne s'embarrasse pas beaucoup de questions de traçabilité ou de chaîne du froid.

Après la première nuit passée dans le port (nous avons survécu à cet infâme repas d'hier soir, ouf), les autorités de la capitainerie viennent nous demander de déplacer le bateau, non loin de l'emplacement qui nous avait été assigné au départ. A priori trois fois rien, mais cette petite manoeuvre tourne au vinaigre quand, tandis que nous nous engageons en marche arrière vers le quai pour ré-amarrer le bateau, un coup de vent nous fait heurter le petit yacht "garé" à côté. Le choc est minime, mais suffisant pour que, sur l'insistance du voisin, nous rédigions une déclaration à l'assurance. Gloups. Marc est assez secoué par cet incident, et moi je vois disparaître en fumée les possibilités de dormir, parfois, à quai: à l'avenir le capitaine voudra, c'est sûr, éviter autant que possibles les manoeuvres au port...
Nous décidons de diluer le stress dans le muscat corse (très efficace), et grimpons jusqu'à la vieille ville de Porto Vecchio. L'atmosphère y est calme, quoique touristique, et nous remontons à bord très contents.


Arrivée en Corse
Après Porto Vecchio, nous partons à la découverte des sublimes plages du sud est corse: Palombaggia, Rondinara, de longues étendues de sable clair bordées de forêts de pins, dans lesquelles on se promène sur des petits sentiers sinueux qui regorgent de bâtons, feuilles de palmier, cailloux géants et autres trésors... Le plaisir qu'ont les enfants d'être dans l'eau tourne doucement à l'obsession: du matin au réveil jusqu'au soir au coucher, il est constamment question de nager, nager, nager. Vadim a du mal à lâcher son masque et son tuba, même en promenade, et Luca file de plus en plus loin à la découverte des fonds marins.


Corse - sud est
10 juillet, très belle navigation jusqu'aux Lavezzi, un chapelet d'îles au large de la pointe sud de la Corse, institué il y a trente ans en réserve naturelle. Le paysage marin est époustouflant: amas de blocs rocheux, piscines d'eau salée, langues de sable blanc, hauts-fonds donnent à l'archipel un aspect assez "dramatique". Nous y passons une très belle journée entre mer et rochers et frissonnons devant le petit monument érigé en hommage aux marins de la frégate "la Sémillante", partie de Toulon au milieu de l'hiver 1855 en route pour la guerre de Crimée, et brisée sur un écueil en pleine tempête, coulant les 350 marins et 380 soldats à son bord. Les deux jours suivants se passent tranquilles, au mouillage à l'extérieur d'un gigantesque lagon (30 centimètres d'eau sur des dizaines et des dizaines de mètres). 12 juillet après-midi, après que Marc ait fait une tentative avortée de navigation en kitesurf (soudain, tous les "boudins" de son aile sont percés - ça ressemble à du sabotage mais je promets que je n'y suis pour rien!), nous parcourons la courte distance qui nous sépare de Bonifacio, où nous projetons de passer quelques jours.

Corse - îles Lavezzi



mardi 19 juillet 2011

Sardaigne - suite et fin

30 juin, nuit dans la marina de Puntaldia; nous profitons ainsi d'un prix encore raisonnable, avant que les tarifs ne triplent du jour au lendemain pour cause de haute saison. En outre, notre exploration des environs nous conduit (par hasard, je le jure) vers un sublime "golf & spa resort", où, moyennant une grenadine au bar, nous paressons gaiement au bord d'une belle piscine. Contre toute attente, les enfants se laissent facilement convaincre de la nécessité de mettre un maillot. Ils barbotent comme des poissons et nous savourons la tranquillité - quelque chose comme "luxe, calme et volupté"... Mmmm.


Sardaigne - Puntaldia


Premier juillet, changement de décor: nous parcourons les quelques milles qui nous séparent de la minuscule île de Tavolara. L'approche est magnifique, et nous mouillons l'ancre au pied des falaises - un peu laborieusement; le vent souffle et il faudra plusieurs tentatives pour trouver finalement un endroit où elle ne chasse pas. A peine installés nous sommes conquis par l'atmosphère qui règne ici, et passons deux jours avec l'étrange, mais fascinante, sensation d'avoir atterri sur une autre planète. Peu de bateaux autour de nous; un restaurant délicieux où nous serons les seuls clients à déguster le poisson fraîchement pêché; une rencontre avec un improbable groupe d'Anglais (dans un état d'ébriété avancé) installés sur l'île pour quatre mois, travaillant comme ouvriers spécialisés dans le câblage électrique haute-tension; une après-midi sur une langue de sable entre deux mers, à saluer joyeusement les pirouettes de Marc en kite surf; un cimetière planté au milieu de nulle part, et contenant le caveau familial des Bertoleoni, auto-proclamés rois de Tavolara....

Sardaigne - isola Tavolara

Le 3 juillet, nous quittons Tavolara pour opérer, encore une fois, un radical changement d'ambiance: direction la Costa Smeralda, sur la pointe nord est de la Sardaigne. Bienvenue à Berluscoland: au moment où nous faisons mine de mouiller l'ancre dans la belle Cala Volpe, trois hommes dans un zodiaque vrombissant viennent nous signifier que le mouillage nous est interdit dans la baie - les corps-morts sont privés. Un coup d'oeil circulaire sur les bateaux déjà accrochés aux bouées suffit pour comprendre: sans jet-ski à bord, sans hélico, sans triple deck, sans staff en uniforme, et surtout avec des voiles, Panta Rhei ne cadre pas dans le décor.

Ce ne sera pas notre dernier éveil à l'irréelle réalité locale: au mouillage près de Porto Cervo (un sommet du genre), nous sommes chassés à 7h30 du matin par la navette du shérif de la baie, au prétexte qu'il est interdit de s'ancrer à moins de 150 mètres des bouées privées. Euh... pourquoi, exactement?

Beaucoup de bonnes choses pendant ces deux jours: Luca parle à son très cher ami Guillaume sur skype, nous faisons des concours de banzaïs-en-eaux-turquoises depuis le bateau, croisons le premier pavillon belge du voyage (immatriculé à Bruxelles), et vivons (presque) en autarcie sur notre maison flottante.

Sardaigne - Costa Smeralda

Dernière halte italienne: l'archipel de la Maddalena, à l'extrême nord de la Sardaigne. Le ballet des dinghies et des ferries nous secoue un peu mais nous prenons rapidement part à la danse, et zigzaguons avec bonheur entre les îlots, plongeant ici et là dans l'eau transparente. Il n'y a pas grand chose à voir dans le fond, mais qu'importe: tous en masque et en tuba!

Sardaigne - archipel de la Maddalena

vendredi 1 juillet 2011

Sardaigne, cote Est - 24-30 juin

Apres deux jours au pied du joli village de Santa Maria Navarrese (fonde en 1050 par la fille du roi de Navarre), nous entamons lentement notre progression vers le nord.

Le golfe d'Orosei, avec ses falaises de roche calcaire tombant a pic dans des eaux turquoises, est soufflant de beaute ("Mais c'est ici les Caraibes!" s'ecrie Vadim tandis que nous longeons la cote). Le golfe et ses grottes, d'apres notre petit guide de Sardaigne, etait autrefois un lieu d'election pour les phoques a capuchon - l'idee m'amuse beaucoup: a quoi peut bien ressembler un phoque a capuchon??

Nous maintenons vaille que vaille la classe du matin (Luca ecrit son premier mot en lettres minuscules et commence les additions, Vadim colorie de mieux en mieux et se perfectionne en puzzles), et passons pour le reste le plus clair de nos journees dans l'eau, a la decouverte des grottes (j'ai meme l'emotion de decouvrir une Grotta del Fico, qui me rappelle inevitablement son homonyme dans les gorges du Gardon, un peu en amont du Collias de mon enfance...) et des plages - elles ne sont pour la plupart accessibles que par la mer, ce qui suscite un ballet impressionant de navettes qui deposent et ramenent des vacanciers par dizaines.

Sardaigne - Golfe d'Orosei