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mardi 27 mars 2012

Barbuda, 11-15 mars

Pour quitter le mouillage de Green Island et continuer vers le Nord sans faire le tour complet d'Antigua, il faut se frayer un chemin entre les cayes (petites îles affleurantes) et les hauts-fonds. Comme l'eau est transparente, les enfants et moi nous postons à la proue afin de guetter les taches sombres... En outre, nous sommes aidés par Olivier qui pilote "Coco" juste devant nous et avec qui nous naviguons de concert jusque Barbuda. Belle traversée, ponctuée par un grain qui amène une pluie archi-dense (un instant on s'est crus en Mer du Nord), mais assez brève, puis par la pêche d'un beau gros barracuda aux redoutables dents pointues. Les informations glanées dans les livres, et auprès de Patrick et Pascale (équipiers de Coco qui vivent en Martinique) par VHF sont univoques: surtout, s'abstenir de manger une bête pareille pêchée dans ces eaux-ci, vu le risque élevé de contamination à la ciguatera (en gros, danger d'intoxication alimentaire, potentiellement fatale, par la chair du poisson contaminée par une micro-algue présente dans les récifs coralliens). On se contente donc de l'observer de près, de le dessiner, puis...de le disséquer. Atelier sciences et nature...

Souvent oubliée des circuits, dans l'ombre d'Antigua (avec qui elle forme un pays) et pouvant passer inaperçue (elle est si plate qu'elle n'est visible du large que lorsqu'on s'en approche à moins de dix milles), Barbuda est pourtant une magnifique surprise: une fois gérée la navigation en zig-zag entre les hauts-fonds pour arriver à Spanish point, nous jetons l'ancre dans ce qui nous apparait tout de suite comme le plus beau mouillage que l'on ait visité dans les Antilles. Tous les éléments du cliché caraïbe sont là, tout est d'une beauté tellement soufflante que l'on croirait le décor peint: la côte, déserte, est bordée d'une plage au sable éblouissant, l'eau est limpide et turquoise, les vagues cassent au large sur la barrière de corail, les fonds blancs sont une irrésistible invitation. Et dans cette vaste baie, nous sommes quatre bateaux.

Le temps est calme, et nous avons tôt fait de repérer l'endroit où planter la tente pour le camping sur la plage promis aux enfants depuis le début du voyage... Grand jour donc pour Luca et Vadim, qui restent avec leur papa sous les étoiles, au bord du feu, tandis que l'équipage de Coco, avec qui nous avons partagé un dîner les pieds dans le sable, rentre à bord et me dépose sur Panta Rhei.

Après Spanish point, nous faisons halte à Low Bay, en face de la capitale Codrington, pour y effectuer les formalités de sortie (un circuit pédestre en forme de jeu de piste kafkaïen, envoyés d'un bout à l'autre de cette ville déserte pour franchir une à une les étapes de la procédure: autorités du port, douane, immigration. Il aura fallu beaucoup demander son chemin et, à l'une ou l'autre occasion, réveiller les employés endormis sur leur bureau, mais Olivier, Laure-Astrid, les enfants et moi en sommes arrivés à bout!).

Parce que nous avons le même programme, que notre rencontre avec eux nous enchante, que le vent est annoncé trop faible le lendemain et que la navigation de concert est une expérience nouvelle et amusante, nous décidons de quitter Low Bay en même temps que Coco, le 15 mars à la nuit tombée - avec en mémoire les souvenirs marquants de ce délicieux séjour à Barbuda avec Olivier, Laure-Astrid, Patrick, Pascale et Ambre: le rhum à midi assis sur les fonds blancs, les feux sur la plage, les frites faites maison, les quelques bords en kitesurf à la faveur d'un souffle de vent, et les appels d'Ambre de bateau à bateau qui réclamait "les filles" - pourtant, Luca et Vadim n'étaient pas plus vêtus que d'habitude...

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