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dimanche 11 mars 2012

Guadeloupe, suite & fin - 24 fevrier - 2 mars

Le soir meme du depart des copains, l'invitation a diner d'Anne-Laure, notre voisine de ponton (ou presque, a un Norvegien pres dont il sera question plus tard) tombe a pic pour dissiper la tristesse. C'est le debut d'une longue serie d'allers-retours entre Catanelo, son catamaran, et Panta Rhei: pendant pres d'une semaine, nous menons entre les deux bateaux une vie quasi-terrienne sans bouger de notre emplacement dans la marina.

Malgre le temps maussade, et globalement tres humide, tout le monde s'en trouve fort bien: l'amitie aussi forte qu'instantanee entre Antoine et Luca, jumeaux a trois jours pres, est un regal a observer (il vient meme dormir chez nous, et Luca est aux anges), Vadim se joint a eux avec entrain, pas le moins du monde inquiet de faire possiblement office de cinquieme roue du carrosse, et nous sommes chaque jour davantage seduits par la personnalite d'Anne-Laure, qui orchestre avec un sourire et une vigilance constants la vie a bord de Catanelo (Arthur l'intrepide n'a pas deux ans et demande encore beaucoup d'attention) pendant les longues periodes d'absence de son mari, commandant d'un navire petrolier. Pour le moment, il est en mission de deux mois quelque part au large des cotes du Nigeria et, en attendant qu'il revienne et qu'ils se remettent a naviguer en famille, elle assume seule, avec une bienveillante autorite, l'ecole, les mises a la sieste, les cours de karate deniches non loin de la marina, les crises d'asthme, les repas, les excursions dans l'ile, les jeux a bord...et trouve encore le moyen de faire la connaissance, comme il semble que ce soit le cas a chaque fois qu'elle "s'installe" temporairement dans une marina, d'une quantite invraisemblable de gens, marins ou non. Son indeniable talent de contact et d'ouverture attire le monde a elle, et il ne se passe pas deux heures sans qu'elle recoive de la visite.

Au chapitre des desagrements, pendant cette semaine dans la marina de Bas-de-Fort a Pointe-a-Pitre, on notera l'emotion suscitee par la chute de Luca sur Catanelo, atterri a pleine vitesse la tete sur une poulie: beaucoup de sang et la crainte de devoir recoudre, heureusement ecartee. Plus de peur que de mal.

Autant de mal que de peur, par contre, pour la voisine norvegienne que nous partagions avec Catanelo: apres une chute, quelques jours plus tot a l'aube, dans l'eau du port entre la jupe arriere de son bateau et le quai (rattrapee in extremis, presque inerte, par Anne-Laure, Marc et Felix qui entamait ainsi en fanfare son dernier jour avec nous) qui lui avait valu trois points de suture sur le crane (decidement...), elle a debarque un matin, haletante, demandant le numero de la police qu'elle voulait appeler pour denoncer les violences conjugales de son viking de mari. Il faut dire qu'il avait entrepris de nous aider a la manoeuvre d'amarrage, a notre arrivee dans la marina, en nous avertissant d'emblee qu'il avait bu toute la journee ("It's carnaval, you know") et en se revelant tres agressif lorsque je lui avais demande de diminuer le volume de son ipod qui crachait du Black Sabbath au maximum de ses capacites... Alors, lorsqu'il a jete le baluchon de sa femme sur le quai, en affirmant qu'il la tuerait si elle remontait a bord, nous avons pris les choses tres au serieux: Anne-Laure a offert a Ellen l'hospitalite pendant que Marc et moi emmenions Antoine, Luca et Vadim a la plage, loin de ce sordide spectacle. Apparemment il a fallu les efforts conjugues de quatre policiers, et la capacite de conviction d'Anne-Laure, pour la decider a ne pas remonter a bord, comme elle le voulait le faire. Dieu sait ou elle est maintenant, mais aux dernieres nouvelles la police l'avait laissee, en djellaba et clapettes, a l'aeroport de Pointe-a-Pitre...

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