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jeudi 29 septembre 2011

Almerimar, Grenade & l'Alhambra - 15-18 septembre

15 septembre, début de matinée, nous poursuivons notre route: 120 milles vers l'ouest, en longeant la côte espagnole. Après un début de journée en demi-teinte (un peu de houle rend la navigation inconfortable, Vadim se plaint d'avoir "mal à la gorge" dès que son regard quitte l'horizon), la mer se calme et l'après-midi s'écoule paisible, ponctuée d'évènements plus ou moins réjouissants: le spi s'enroule autour du génois (a.k.a. la voile d'avant), et des périlleuses gesticulations sont nécessaires pour le décoincer; juste après que les voiles aient repris un aspect normal, nous avons la visite d'un groupe de dauphins qui viennent danser gaiement autour du bateau - comme pour enterrer le stress...

Vers 2h30 du matin, nous entrons dans la marina d'Almerimar. Afin d'éviter des manoeuvres d'amarrage potentiellement compliquées à cette heure indue, nous finissons la nuit accrochés au ponton d'accueil, avant d'aller prendre place, une fois la nuit passée, à un quai situé au milieu de l'énorme bassin. Nous avions imaginé passer ensuite une journée de repos et de flânerie. Erreur: la découverte, au petit déjeuner, d'une boîte plastique largement grignotée et d'une brioche à moitié mangée à travers son emballage marque le début d'une grande chasse-à-la-souris (mes connaissances en la matière sont très limitées, mais vu la taille des traces de dent il pourrait peut-être même s'agir d'une bête plus grosse, vraisemblablement montée à bord lors de notre halte au ponton d'accueil - hypothèse confirmée lorsque Marc assiste quelques heures plus tard, médusé, à l'exécution d'un rat à coups de balai, puis de talon, dans les bureaux de la capitainerie ...). Nous vidons entièrement les armoires, soulevons les planchers et passons au crible le carré. Je commence à assimiler que, sur un bateau, on doit toujours être préparé à changer humblement de programme...  Cela dit je m'en tire à bon compte, puisque je suis désignée pour emmener les enfants à la plaine de jeux pendant que Marc truffe le bateau de pièges et autres poisons...

Le spi, sans l'efficacité...

D'Almerimar, il n'y a pas grand chose à dire, sauf qu'ici aussi la crise semble avoir balayé l'activité. La faible animation provient des "résidents", pour la plupart des retraités anglais vivant à bord et passant leurs journées entre l'astiquage de leur bateau et... le pub: Sunday roast, live football on TV, happy hour et fish 'n chips tapas!

Nous partons visiter Grenade et, surtout, l'Alhambra. Un vieux rêve qui dépasse toutes ses promesses: les palais et les jardins sont enivrants de beauté - et l'on s'émeut à l'idée que la pratique courante, à l'époque de la Reconquista, était la destruction totale des temples et des palais des peuples conquis; ainsi, si Charles-Quint n'avait pas été sensible à la splendeur des lieux, il ne se serait sans doute pas contenté de planter au milieu de l'Alhambra, dans un geste symbolique puissant, un palais "à la mesure de son rang", et plus rien ne resterait de cette éblouissante majesté...  

Alhambra



 

  

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