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jeudi 1 septembre 2011

Traversée Sardaigne - Baléares

Mercredi 10 août. Le réveil est branché à quatre heures du matin, Marc se lève et évalue les conditions météo en vue du départ. Verdict: le vent souffle encore fort, les vagues cassent nettement dans La Passe (qui chaque fois qu'on en parle prend dans mon esprit une dimension un peu plus effrayante) et la traversée de cette dernière serait dès lors trop risquée. Le plan B se met en place: nous attendrons la "queue" du coup de vent pour démarrer en se faisant pousser dans la bonne direction, sachant que cela ne durera que quelques heures et qu'il faudra, après cela, poursuivre dans le calme plat (autrement dit, sans les voiles).

Nous prenons donc le temps de démarrer la journée lentement, faire un plein d'essence dans le port de Stintino, et déjeuner tranquille avant le grand départ.

15h, ça y est, nous nous dirigeons vers la passe: Marc est à la barre, les enfants priés de rester immobiles dans le carré, et je suis assise les yeux rivés à l'ordinateur de bord pour "guider" le capitaine entre les hauts-fonds. Nous franchissons miraculeusement, mais la sueur au front, ce passage redoutable. Nous avons bien entendu retentir une fois ou l'autre l'alarme du profondimètre, mais nous sommes passés à l'ouest de la Sardaigne. L'Espagne est à environ quarante cinq heures de navigation, tout droit devant. Ouf!

Le répit n'est que de courte durée, car nous trouvons juste de l'autre côté de la passe une houle de deux à trois mètres, qui fait monter et descendre le nez du bateau à la verticale - un peu comme sur les montagnes russes, le fou-rire nerveux en moins... Heureusement, comme annoncé par la météo, cela finit par se calmer relativement rapidement, et la fin de la journée se passe à regarder la mer, et le temps qui s'écoule paisiblement. Les enfants "veillent" avec nous sur le pont jusqu'à 22h30, fascinés par le spectacle de la nuit qui se lève sur l'horizon et des étoiles qui remplissent le ciel. Après leur coucher, Marc et moi nous partageons la nuit - cette fois de façon un peu plus équitable, grâce à la pluie d'étoiles filantes qui me tombe sur la tête et me retient de passer le relais... Tellement beau qu'il me prend l'envie de danser dans le cockpit, le nez en l'air et la tête pleine de la bonne musique que je fais jouer sur l'iPod...

Le lendemain, évidemment, Marc et moi luttons contre le (manque de) sommeil et devons déployer des efforts surhumains pour répondre favorablement aux incessantes demandes des enfants (bricolage, chanson, jeu, histoire, film). La journée semble bien longue (et le moteur ronronne, c'est le calme plat), mais les garçons nous impressionnent une fois encore par le naturel avec lequel ils s'approprient la situation: pas un "je m'ennuie!", "c'est quand qu'on arrive?".

Longue journée certes, mais marquée durablement par le souvenir du spectacle que nous ont offert une baleine et son baleineau: aperçues de loin grâce à leur "jet", elles se sont laissées approcher d'assez près, suffisamment pour que nous puissions, ébahis, évaluer l'immensité des ces créatures...

11 août, vers minuit, nous apercevons les premières lueurs du port de Mahon, capitale de Minorque. A trois heures du matin, nous jetons l'ancre dans une baie voisine du port principal, pour nous éviter des manoeuvres périlleuses dans la nuit noire...

Traversée Sardaigne- Baléares

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